cccp soviet army black dial
berliner strap

montre militaire soviétique vostok cpa-2414 à cadran noir, le modèle standard et règlementaire des montres soviétiques distribuées aux officiers de l'armée de terre.  Une montre vostok komandirskie portée par les cadres de l'armée particulièrement vue au poignet des officiers des troupes d'occupation des pays situés le long du rideau de fer (RDA, Tchécoslovaquie...), une des images les plus célèbres mettant en scène cette montre est la photo d'un officier soviétique lors de la relève de la garde à la forteresse de Spandau en Allemagne, près de Berlin à la fin des années soixante-dix.

Dès le milieu de la seconde guerre mondiale, l'usine numéro un, près de Moscou est désignée par Staline et le politburo comme le centre industriel horloger destiné prioritairement à fabriquer des montres à l'attention des forces militaires et des héros de l'union soviétique. Un second site de fabrication s'implantera plus tard, dans la proche banlieue de Leningrad (Saint-Petersbourg). Lancé à grands renfort d'images patriotiques, la remise de la médaille de héros de l'union soviétique s'accompagne d'une montre. Dans un premier temps, ces montres sont issues des montres hamilton ref 987a puis 987s aux spécifications militaires fournies par les war-relief-fund américains qui assistent l'entrée en guerre de l'union soviétique. A la fin de la deuxième guerre mondiale, l'Urss va récupérer à titre de dommage de guerre, (tous comme les alliés) une bonne partie de l'outillage et machines de l’industrie horlogère allemande afin de bâtir une industrie nationale non dépendante des pays du bloc ouest. Dès lors, les montres remises à titre de distinction ou de dotations seront fabriquées sur le territoire national. Une tradition qui restera en place de nos jours et qui fut renforcée lors de la crise horlogère de 1970, qui permit à l'union soviétique de racheter à bon compte un nombre considérable de machines outils et d'équipements des firmes jurassiennes et trans-jurrassiennes (lip, valjoux, etc etc...) pour renforcer sa capacité de production.

Cette montre Vostok est dotée du mouvement mécanique référencé 2414 doté de 17 rubis. Un mouvement qui est à l'origine l’évolution d'un calibre glashütte 68.4 des années quarante et qui sera fabriqué jusque dans les années 1990 en évoluant en version 2414-a au milieu des années soixante afin d'augmenter sa réserve de marche après remontage. Cette montre à seconde centrale dispose d'une autonomie après remontage complet (trente rotations ) d'environ trente huit heures. Disposant des fonctions stop secondes et guichet date, elle est dotée d'une lunette tournante indexée points à cinq minutes avec pour les vingt premières des repères points à la minute (facilitant la mesure du reste à accomplir des tours de garde). Elle est dotée du bracelet typique et très en vogue des montres utilisées par les troupes stationnées en Allemagne dans les années soixante-dix , héritage caractéristique de l'industrie horlogère militaire allemande qui consistait à protéger les garde temps par une pièce de cuir renforcée sous le boitier afin d'atténuer les chocs et vibrations issus de l'usage d'armes ou de machines.

Sur le plan de l’intérêt dont elle fait preuve en matière de collection horlogère, cette montre produite en grandes quantités avec son homologue à cadran blanc reste un des points d'entrée judicieux d'une collection à thématique historique ou militaire. D'un prix encore très abordable pour une montre de plus de cinquante ans, elle commence néanmoins à subir par sa tendance à se raréfier sur le marché de l'occasion une hausse constante. Cette progressive augmentation de cote est accélérée par l'intérêt des russes pour l'époque qu'elle représente et aussi l’intérêt historique qu'elle véhicule. Il est probable qu'à l'image des nombreuses pièces de collections soviétiques disponibles en occident après la chute du mur de Berlin, ces montres commencent à êtres difficiles à trouver dans un futur proche.