flieger chronograph me 109
battle of britain

montre de pilote hanardt, chronographe flyback calibre 41 type bataille d’Angleterre me-109, la célèbre et rare montre militaire à fonction retour en vol qui est à l'origine de la majeure partie des chronographes utilisés par les pilotes militaires de toutes les nations durant la seconde partie du vingtième siècle. Pour bien comprendre le caractère novateur de cette montre en 1940, il faut la replacer dans son contexte de l'époque : Conçue aux alentours des années 1935 et 1936, cette montre est destinée à être utilisée en vol pour permettre la navigation aérienne entre un point et un autre. L'évolution de l'aviation fait évoluer les biplans vers des des configurations d’appareils mono-plan bien plus délicats à piloter et dans lesquels les procédures d'approche et de navigations doivent êtres plus précises et plus rapides. Il va donc falloir optimiser le travail de navigation pour libérer les mains des navigants afin de leur permettre de se concentrer sur la conduite de la machine, et quelques temps plus tard lors de la guerre civile en Espagne, sur les manœuvres complexes qui prévalent lors de combats aériens.

C'est là l'aube de cette guerre que va être testé et mis au point un des chasseurs emblématiques de la seconde guerre mondiale : le Messerschmitt Me 109. Un chasseur moderne monoplan, mono moteur et monoplace qui demande au pilote une extrême attention et nombres de sollicitations pour le contrôle des paramètres de vol, le tout dans un cockpit exigu, dans lequel rien n'est superflu. Lors de son baptême du feu en 1937 durant la guerre d’Espagne, les pilotes de la légion condor expriment le besoin de disposer d'un chronographe à fonction retour en vol, tant l'attention est de mise lors des combats contres les forces aériennes des brigades internationales. Lors des combats aériens modernes, toute distraction se révèle être dangereuse, voire fatale... longines et hanardt vont tous les deux faire évoluer leurs montres d'aviation vers des modèles dits fly-back, avec pour hanardt une version qui remplace le calibre 40 monopoussoir, par un chronographe deux poussoirs à retour en vol. Largement testé dans la seconde moitié de la guerre d'espagne par les pilotes allemands enrôlés aux cotés des troupes franquistes, cette période sera cruciale dans le cadre des préparatifs et la mise au point de cette montre qui sera opérationnelle et en dotation dans les escadrilles engagées dans les offensives de l'Axe des années trente neuf et quarante dans les sudètes, comme en Belgique ou lors de la bataille de France.

A l'image du Messerscmitt 109, le format de cette montre de 41 mm est étonnamment compacte au regard de ses fonctionnalités, le bracelet à bande de cuir enveloppante qui l'accompagne gaine son boitier et va prémunir les poussoirs des chocs latéraux dans le cockpit, mais c'est surtout la bande de cuir qui l'isole de la chaleur du poignet du pilote qui va lui éviter de s'embuer lors des rapides changements d'altitude et de températures que permettent ces nouveaux avions de chasse. Cela va permettre d'obtenir malgré ces contraintes, une lisibilité instantanée en vol des cadrans et des paramètres de temps jamais vue jusque là sur un chronographe ( un avantage majeur pour le pilote essentiellement du à la grande taille des aiguilles et au contraste fort du cadran de 41 mm du flieger chronograph hanardt calibre 41) Longines, lui restera pour les montres de dotations sur une version très lisible mais dépourvue de chronographe avec le modèle Majetek utilisé par les pilotes tchèques enrôlés dans la royal air force britannique.

Mais c’est lors de la bataille d'Angleterre que la confrontation prendra toute sa dimension avec d'un coté le binôme avion-montre : Spitfire - Longines (weems ou majeteck) en dotation dans la Royal Air Force et en opposition le chasseur allemand  Me-109 avec des pilotes dotés du chronographe hanardt 41 mm. Les manuels de vols des deux appareils détaillent l'utilisation de la montre lors des opérations de navigation (pour le calcul des minutes de vol), des opérations de chasse aérienne lors des combats (gestion du carburant)  et des approches de terrain d’atterrissage (éloignement de la piste et entrée dans le circuit). Des éléments fondamentaux de la vie des pilotes qui vont influencer le cahier des charges des armées alliées victorieuses après la guerre (avec par exemple pour la france, la rédaction du cahier des charges des chronographes de pilotes breguet, auricoste  et dodane type 20 et 21 de 1954 et 1956 pour l'armée de l'air qui utilisera même le modèle vixa type 20, récupéré à titre de dommage de guerre, une montre chronographe adaptée au pilotage des jets de l'époque issue du hanardt 41 dont elle conservera le même mouvement hanardt calibre 41)

En dotation dans plus de quinze nations (comme l'armée de l'air suisse, l'armée de l'air espagnole, et même l'état d'Israel qui va acheter officiellement la version tchécoslovaque du Messerschmitt Bf 109 G-12 dénommée S.199 lors de la guerre d'indépendance en 1948) Ces avions seront accompagnés du chronographe Hanardt cal 41, la montre étant partie intégrante du pilotage de l'aéronef dans le manuel de vol de l'avion. Sur le plan de la mécanique horlogère, le flieger chronograph est une montre à deux poussoirs, cadran noir inscriptions blanches doté de deux totalisateurs (petite seconde à droite sur 60s et trente minutes indexé par minutes à droite. La trotteuse centrale est asservie aux fonctions chronométriques à retour en vol (départ chrono poussoir du haut, reset, retour immédiat pour redémarrage instantané du chronométrage : poussoir du bas, arrêt du chronométrage par poussoir du haut si chrono en marche et remise à zéro si chronographe arrêté avec le poussoir du bas) Le mouvement hanardt calibre 41 est construit sur la base du calibre 4054, un mouvement mécanique 17 rubis à remontage manuel qui fonctionne à 18 000 alternances par heure et dispose d'une réserve de marche après remontage de 42 heures (22 avec chronographe en marche)