La Glycine Airman est une montre de pilote, très populaire dans les forces aériennes militaires du milieu du vingtième siècle. Ce modèle, qui a également été adoptée par un grand nombre de pilotes civils durant les années 50 et 60, a connu un grand succès en raison de son homologation par la puissante fédération de pilotes Américaine AOPA. Association dont les membres bénéficiaient d’un prix préférentiel à l’achat de cette montre. Sa popularité dans les années 60 est à son pinacle et il n’est pas rare la de voir au poignet des équipages de la plupart des compagnies aériennes de l’époque.
Une nouvelle édition de cette montre va dans les années 70 prolonger sa carrière avec une forme de boitier plus « PopArt », une version inédite de l’Airman qui va être commercialisée sur le marché américain à l’heure de l’apparition dans le ciel Européen du Concorde et de l’infortuné Tupolev 144 de l’Aéroflot.
Pour ce qui est des avions, la réaction de l’industrie aéronautique américaine ne se fait pas attendre avec la mise en chantier par Boeing du projet 2707 SST (SST= Super-Sonic Transport). Ce projet, sous la forme d’un long courrier supersonique, est destiné au marché des compagnies aériennes américaines et d’un point de vue général, à destination des concurrents de British Airways et Air France équipées du Concorde ainsi que d’Aeroflot qui, tout naturellement s’affiche sur le Tupolev 144.
Ce programme va s’orienter vers un avion capable de voler en croisière à Mach 2,7, soit 0.7 M. de plus que le Concorde de British Aerospace et d’emporter entre 250 et 300 passagers dans un rayon d’action de 6750 kilomètres. Un fuselage effilé encadré par des ailes à géométrie variable pour se déployer à basses vitesses et se rétracter en delta à vitesse supersonique. Ce projet de long courrier sera abandonné pour des raisons de rentabilité et d’impacts liées à l’environnement (le fréquent passage à la vitesse du son en zones habitables). Ces recherches vont en revanche, êtres largement recyclés dans le domaine militaire et déboucher sur le F-111 et le célèbre F14 Tomcat (Topgun) pour les ailes, ainsi que pour développer le Bombardier B1 avec ses tuyères de réacteur à l’arrière.
Les états unis d’Amérique étant de loin le pays comptant le plus de pilotes, Glycine va développer une production spécifique pour le marché américain avec des modèles parfois plus économiques car fabriqués à grande échelle, et généralement non commercialisés ailleurs.
Cette production particulière dont La Glycine Airman SST et sa version limitée revisitée Airman Spécial sont l’exemple type qui marque cette période.
Un modèle pour 2 variantes,
Dans un premier temps, Glycine va produire La Airman SST, une montre qui garde un cadran en 24h et des indications en 60 minutes, identique en tous points à la Glycine Airman des origines. Le cadran et en revanche quelque peu différent : équipé d’un disque toujours en 24h mais dont le fonctionnement est revu. Ce disque, de couleur Orange est positionné à l’abri, sous le verre, sur la périphérie du Cadran. Il permet d’afficher le décalage horaire à l’arrivée, par alignement des valeurs de deux séries de repères en 24h.
Le disque orange est combiné à un poussoir qui ne s’enfonce pas dans le boitier, mais qui tourne comme un remontoir, afin de mettre en correspondance les heures locales ou de départ dans la partie du cadran noir et leur décalage horaire prévu sur le disque orange.
Pour les minutes, la lecture se fait indifféremment de l’heure dans la partie intérieure du cadran noir, dans une disposition circulaire sous les indexes en tritium qui segmentent les heures des minutes sur un chemin de fer circulaire.
Dans le contexte d’une aviation civile qui fait des pilotes de ligne, les prestigieux aventuriers des temps modernes, l’aspect des manches de chemises usées par des couronnes abrasives est vécu comme une atteinte à l’image glamour que souhaitent incarner ces pilotes. Glycine va donc utiliser un poussoir d’opération de la couronne GMT lisse et intégré dans le boitier dans sa partie supérieure droite. Cela permettra de ménager les uniformes des personnels navigants.
Toujours dans le même esprit, la lunette tournante crantée à arêtes vives du modèle précédent disparait du boitier pour passer sous le verre, l’état des manches de ces élégants costumes seront donc préservés.
Le Verre, de forme aplanie et de grande dimension, recouvre un cadran extrêmement lisible, de manière à éviter tout ricochet de reflets parasites du soleil dans le cockpit, le cadran rejoignant pratiquement les anses de la montre et les extrémités latérales du boitier afin de profiter au maximum des dimensions de la boite pour améliorer la lecture de l’heure.
Pour continuer sur le soin apporté par Glycine à la lisibilité de cette montre en atmosphère jour/nuit, la couleur du disque, Orange Mat va se révéler particulièrement visible et contrasté dans la lumière teintée et tamisée qui règne dans les cockpits la nuit.
En effet ces lampes spéciales permettent de ne pas pénaliser l’acuité visuelle des pilotes la nuit, de réguler les mécanismes physiologiques inhérent à l’éblouissement, et de générer un confort visuel propre à atténuer la fatigue due à l’usage des lampes conventionnelles.
L’épaisseur du boitier est pour une montre automatique, extrêmement fin, ce qui procure un confort sans équivalent sous un uniforme vis-à-vis de ses concurrents directs que sont : La Rolex GMT Master, La Breitling Navitimer (dont vous pouvez consulter l'histoire en suivant ce lien) ou l’Omega Flight Master, toutes trois beaucoup plus épaisses.
Cette faible épaisseur est aussi due au choix de ne pas utiliser de chronomètre, compte tenu de l’évolution des procédures de contrôle aérien.
En effet, le continuel échange d’informations maintenu par les équipages et les contrôleurs aériens lors des phases de navigation depuis la fin des années soixante, et le monitoring exact du temps, étant assisté par le contact avec les aiguilleurs du ciel pendant le guidage des phases de départ ou d’approche, l’emport d’un dispositif de chronométrage complémentaire par les pilotes pour assurer la sécurité des vols n’est plus aussi indispensable.
Le mouvement automatique que Glycine va choisir pour le modèle Airman « Supersonic » va aussi être l’occasion de réduire la taille du boitier : c’est le mouvement A.Shield AS1903 conçu pour fonctionner sur l’échelle des heures en 24h avec date, il sera utilisé de 1967 à 1971, suivi du calibre AS2063 de 1971 à 1974, un mouvement des plus performants et des plus fiable qui va renforcer sa popularité et finalement pour finir, entre 1974 et 1978, Glycine optera pour la version évoluée de ce dernier avec l’emploi du calibre AS2163. Les modèles Airman suivants seront animés de mouvement quartz et redonnerons à Breitling l’opportunité de reprendre la première place dans les préférences des membres de la communauté des pilotes avec le rachat de la firme par Ernest Schneider dans les années 80.
Le deuxième modèle de la glycine Airman Special Supersonique (sans le logo SST sur le cadran mais gravé au dos du boitier) est une montre extrêmement rare et pratiquement introuvable en Europe car jamais commercialisée hors des Etats unis sauf à de rares exceptions canadiennes.
Elle a les mêmes caractéristiques que le modèle conventionnel mais été conçue autour du mouvement AS 1701 dans ses versions « évoluées » afin de répondre à la large demande du marché américain suite à son référencement par L’AOPA en lieu et place des modèles Breitling Navitimer, (montre dont vous trouverez l'histoire en suivant ce lien)
Fidèle à sa tradition, Glycine permettra aux membres de l’association des pilotes et propriétaires d’avions d’acquérir ce modèle à un tarif préférentiel.