Omega Seamaster… des origines à aujourd’hui
C’est en 1946 que le projet de modèle Seamaster est initié, Un modèle prototype qui a pour vocation de permettre à Omega de rentrer dans le cercle très fermé à la fin des années quarante des manufactures qui maitrisent l’étanchéité des boitiers de montres.
Comme dans de nombreuses innovations de l’époque, c’est à partir du constat d’une trop fréquente nécessité de retour en atelier de certains modèles militaires que les ingénieurs de la firme de Bienne sont alertés : Pendant la seconde guerre mondiale, sur les 110 000 montres fabriquées par Omega pour le ministère de la défense britannique pour équiper ses forces armées plus d’un tiers se retrouvera hors d’usage et une grande majorité fera l’objet de plus de trois retours en atelier de réparation. La qualité de fabrication n’est nullement en cause, que ce soit les montres « weems » de pilotes de la royal air force, les Omega « dirty dozen » de la Royal army ou les montres à destination de la Royal navy, la majorité des opérations de maintenance sont dues à une fréquente et corrosive exposition à des projections d’eau… Comme il n’est pas question pour des raisons de budget d’équiper l’ensemble des forces armées de montres totalement étanches (à l’image des unités italiennes de marine avec le modèle Panerai) …
La solution se dessine autour d’une montre « water resistant ». Un modèle de montre produit en 1932 par Omega répond à cette caractéristique : Le modèle Omega Marine, une montre rectangulaire dont le remontoir est protégé par un boitier coulissant dans lequel la montre est insérée, mais ce modèle rectangulaire ne correspond pas aux besoins du marché car se révèle trop complexe et peu économique à fabriquer. De nombreux défis mécaniques sont à relever : étanchéité de la boite et du fond, du remontoir, de la jointure cadran boitier en contact avec le verre. Pour cela le cycle de vie du modèle Marine constituera pour Omega un précieux atout.
C’est finalement en 1957 que va naître la première seamaster 300, ce modèle sera édité en même temps que la première speedmaster et la railmaster permettant à Omega de répondre à une demande de spécialisation des usages dans l’univers de la montre bracelet.
Terre air mer, la résistance aux éléments est l’unique leitmotiv des équipes d’ingénieurs qui ont conçus ces trois modèles commercialisés a grand renfort de publicité en 1957, il faut dire que le monde horloger est largement orienté vers l’étanchéité depuis quelques années… blancpain et sa fifty-phatoms est largement reconnu par les professionnels de la plongée, Rolex dévoile la Submariner et de nombreuses manufactures travaillent sur des montres étanches.
Le premier modèle de seamaster 300 est animé du calibre 28 SC-501 à 20 rubis, il sera muni d’un fond vissé avec double joint de protection, l’étanchéité est garantie jusqu’à 200 m. Va s’en suivre une déclinaison de la formule sur les modèles citadins moins spécialisés avec une extension de ces caractéristiques mécaniques sur les gammes constellation et seamaster « urbaines » des années cinquante et soixante. En parallèle continuera d’évoluer une gamme seamaster professionnelle ou « plongeur professionnelle » avec le développement et la mise sur le marché du modèle « ploprof » seamaster 600 en 1970 qui va équiper les plongeurs professionnels de la comex dans les plongées Janus avant les modèles rolex submariner et sea-dweller et permettre au commandant Cousteau de réaliser de nombreuses immersions profondes.
La pratique de la plongée profonde est possible désormais par une étanchéité garantie par omega jusqu’à 600 mètres. Cette nouvelle possibilité est due à une architecture très particulière de la Seamaster ploprof : structure de boitier monocoque, une couronne de remontoir et un verre isolé de l’eau par un ingénieux système de joints surcomprimés, le tout réalisé avec des méthodes d’usinage à la pointe de la technologie de l’époque. Un modèle qui va forger la légende professionnelle du modèle seamaster et l’inscrire dans le haut du palmarès des montres de plongée.
Le 4 novembre 1981, Jacques Mayol descendra en apnée à 101 mètre de profondeur avec son omega seamaster pulvérisant le record de plongée au large de l’ile d’Elbe.
C’est en 1993 qu’une nouvelle architecture sera conçue pour la Sea master 300, étanche à 1000 m, elle sera dotée d’une valve à hélium prenant la forme caractéristique d’une couronne de remontoir supplémentaire logée sur le boitier à onze heures. Un modèle caractéristique qui va détrôner la légendaire rolex submariner en équipant l’agent 007, lors du film de James Bond « Golden-eye » et qui ne quittera plus son poignet au travers des Opus suivants tout en poursuivant son évolution. Une évolution qui verra le retour du « broad arrow » sur le modèle 2019, un clin d’œil à sa filiation militaire britannique qui souligne la vocation hors des sentiers battus de ce modèle très apprécié des collectionneurs.